Les vivants - Ambre Chalumeau

Le 18/03/2025

Dans Livres

Les vivants - Ambre Chalumeau - 12 mars 2025

Les vivants

Je dois le dire : je suis absolument conquise. Déjà admirative du travail de Madame Chalumeau, ce livre n’a fait que renforcer mon enthousiasme. J’attendais sa sortie avec impatience, sans trop savoir à quoi m’attendre. Un essai ? Un récit autobiographique ? Finalement, c’est un roman. Et quel roman !

Dès les premières pages, on plonge dans l’histoire de trois adolescents liés par une amitié intense et sincère, jusqu’au jour où l’un d’eux sombre dans un profond coma. Ce point de bascule propulse les deux autres, deux jeunes filles en pleine construction d’elles-mêmes, dans une attente douloureuse et incertaine. Mais bien plus que l’attente d’un réveil hypothétique, elles se retrouvent face à quelque chose d’encore plus vertigineux : elles-mêmes.





Un livre juste

Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire poignante, il l’ancre dans une réalité émotionnelle universelle. Il met des mots sur des émotions souvent inexprimables, ces états d’âme que l’on peine à formuler mais que l’on ressent pourtant profondément. La détresse, l’espoir, la culpabilité, la peur du vide et de l’avenir… Tout est décrit avec une précision qui touche en plein cœur.

J’ai dévoré ce livre en seulement deux jours – ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Il alterne habilement entre gravité et légèreté, jouant sur un équilibre subtil. L’humour, disséminé par petites touches, vient alléger la tension et nous arrache quelques sourires, rendant les personnages encore plus attachants. Mais derrière ces instants de respiration se cachent des moments de vraie introspection, où le texte nous pousse à nous interroger sur nos propres réactions face à la perte, au doute, et au passage à l’âge adulte.

 

Une œuvre sur la construction de soi

Au-delà de l’histoire en elle-même, ce livre a une portée bien plus vaste. Il ne s’agit pas seulement d’un drame adolescent, mais d’un véritable roman initiatique qui explore l’évolution de l’individu face à l’épreuve. À travers ses personnages, il dresse le portrait de différentes blessures, de différentes manières de réagir face au vide et à l’inconnu.

Chaque protagoniste incarne une facette de cette confrontation à soi-même. Le lecteur se retrouve alors projeté dans ces émotions, se reconnaît dans ces fêlures, car elles sont universelles. Que l’on ait vécu une perte, une rupture, une déception, ou simplement cette sensation de ne plus savoir qui l’on est, ce roman nous tend un miroir.

En ce sens, il ne s’agit pas uniquement d’une histoire poignante, mais d’une œuvre qui nous transforme. Il nous pousse à réfléchir sur nous-mêmes, sur nos propres blessures et sur la manière dont nous grandissons à travers elles. Ce livre fait du bien, non pas parce qu’il apaise, mais parce qu’il met en lumière ce que l’on ressent parfois sans savoir comment l’exprimer.

En refermant ce roman, je me suis sentie à la fois émue, vidée et étrangement réconfortée. Comme si, quelque part entre ces lignes, j’avais trouvé un écho à mes propres émotions. Une lecture marquante, dont on ne ressort pas tout à fait indemne


Léna