Cependant, le début du film présente quelques longueurs, et je trouve que 20 minutes en moins n’auraient pas nui à l’intensité de l’intrigue. Le rythme aurait pu être plus fluide, l’action pouvant arriver plus rapidement.
Le film interroge aussi le paradoxe des sociétés humaines : pourquoi fuir une planète pour en coloniser une autre et répéter exactement les mêmes erreurs ? La quête d’une haute société, de luxe et la colonisation d’autres espèces restent des thèmes universels.
Ce qui est particulièrement fascinant dans Mickey 17, c’est la manière dont les différentes versions du personnage de Mickey, à chaque fois régénérées après sa mort, peuvent être perçues comme un développement personnel. En effet, chaque nouvelle version de Mickey semble porter les traces de ses précédentes expériences et souffrances. Il évolue au fil du temps, se transforme et apprend à vivre avec ses peurs et ses traumatismes, un peu comme un personnage qui apprend de ses erreurs et de ses épreuves. Cette évolution progressive donne au film une profondeur psychologique intéressante : chaque Mickey est une version de soi-même en perpétuelle reconstruction.
Et c'est là que l'introduction de Mickey 18, un autre personnage central, prend tout son sens. Plutôt que d’être simplement une nouvelle version de Mickey, on pourrait voir Mickey 18 comme la projection de ce que Mickey 17 pourrait devenir une fois qu’il a surmonté ses peurs et ses traumas. Mickey 18 incarne la version "guérie" de Mickey 17, celui qui a vécu, appris et grandi à travers les épreuves. Il représente une sorte de rédemption ou de résilience, une vision optimiste de ce que l’humanité de Mickey pourrait être si l’on lui donnait l’opportunité de guérir et de se reconstruire.
Cette dualité entre Mickey 17 et Mickey 18 soulève des réflexions sur la capacité de l’être humain à se réinventer, à se reconstruire malgré les obstacles et les souffrances. Le film nous invite à questionner jusqu’où nous sommes capables d’évoluer, non seulement à travers le temps, mais aussi à travers les expériences qui nous forgent. Mickey 18, en tant que projection de Mickey 17 "guéri", devient ainsi un symbole d’espoir et de transformation, nous montrant que même dans un contexte aussi extrême que la colonisation spatiale et la perte de soi, il est toujours possible de se retrouver et de se réinventer.