Les 4 Fantastiques : Premiers pas

Le 29/07/2025

Dans Cinéma

Les 4 Fantastiques : Premiers pas - Action/ Fantastique de Matt Shakman - 23 juillet 2025

Je dois l’admettre : la sortie de ce film ne m’emballait pas vraiment. Pour être honnête, elle me faisait même un peu peur. Enfant, j’avais adoré les premiers volets, ceux avec Jessica Alba et Chris Evans. Chacun des personnages y trouvait sa place, avec ses forces, ses failles, et cette dynamique un peu bancale mais touchante qui faisait des Quatre Fantastiques une équipe profondément humaine, malgré leurs super-pouvoirs. Alors, en m’installant dans la salle de cinéma, une question me taraudait : retrouverais-je cette émotion ? Malheureusement, non.



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Commençons par les points faibles. Le casting, d’abord. J’apprécie beaucoup les acteurs pris individuellement, mais je doute qu’ils soient les mieux choisis pour incarner les Quatre Fantastiques. Ce qui me dérange ? Leur perfection. Tout leur réussit. Ils trouvent des solutions à tout, sauvent tout le monde, et le font avec une facilité presque déconcertante.

Certes, le film se déroule quatre ans après leur transformation : ils ont eu le temps de s’adapter, de maîtriser leurs pouvoirs, de se comprendre. Mais même avec ce recul, ils restent trop lisses. Trop héroïques, presque inhumains. Là où j’aurais aimé des failles, des doutes, des peurs, je n’ai trouvé que des personnages aseptisés, enfermés dans des archétypes un peu trop confortables.



Et même en ce qui concerne les « méchants », le film manque de profondeur. L’intrigue aurait gagné en intensité si elle avait été davantage assumée. On effleure les enjeux, puis on passe rapidement à autre chose. La Surfeuse d’Argent, par exemple, a une histoire intrigante, mais elle est à peine explorée. Elle n’apparaît que trop peu, et reste en retrait. Quant à Galactus, censé être une menace colossale, il est vaincu avec une facilité déconcertante. Là encore, on survole les possibilités dramatiques, sans jamais les exploiter pleinement.

Le scénario n’aide pas. Il part dans tous les sens, tout en allant trop vite. Les scènes s’enchaînent sans qu’on prenne le temps de poser les enjeux ou de faire monter la tension. On survole les conflits, les émotions, les dilemmes. Résultat : on a l’impression de suivre une mission secondaire dans un jeu vidéo, sans réelles difficultés ni conséquences. Les héros arrivent, règlent tout, repartent. Merci, au revoir.


 

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Mais tout n’est pas à jeter. Visuellement, le film propose une esthétique remarquable. Les couleurs, les textures, ce mélange de haute technologie et de vintage bien dosé : tout cela donne une vraie identité graphique, cohérente et plaisante. C’est probablement ce que j’ai préféré : ce soin apporté à l’image, cette ambition visuelle qui, elle, semble vraiment assumée.

Et malgré toutes ces critiques, je dois reconnaître une chose : je suis restée jusqu’à la fin. Parce que j’avais envie d’y croire, encore un peu. Parce que les Quatre Fantastiques font partie de ces univers auxquels on reste attaché, presque malgré nous. Et peut-être qu’au fond, c’est ça qui sauve le film : ce lien affectif qu’il ravive, même timidement.

Léna