Avant même d’aborder le fond, il faut saluer la forme. Ce thriller germano-américain réunit un casting impressionnant qui insuffle une intensité remarquable au récit. Marqué par des événements tragiques, 5 septembre réussit à faire ressentir toute la palette d’émotions que peut engendrer une prise d’otages suivie en temps réel dans une rédaction : la colère, l’angoisse, le stress, la peur.
Le film suit particulièrement Geoff, un jeune producteur ambitieux prêt à tout pour prouver sa valeur à Roone Arledge, son patron et figure emblématique de la télévision. Aux côtés de Marianne, une interprète allemande, et de son mentor Marvin Bader, il se retrouve confronté aux dilemmes du journalisme en continu : jusqu’où aller pour l’information ? Où placer la frontière entre reportage et voyeurisme ?
Visuellement, le film est une réussite. L’ambiance des années 70 est restituée avec une minutie impressionnante : l’image au grain d’époque, les technologies alors qualifiées de "dernier cri", les méthodes parfois discutables des rédactions… Pour une jeune journaliste en devenir, cette plongée dans l’univers médiatique des années 70 s’apparente presque à un documentaire.