Il faut attendre les années 1980 pour que le handicap soit traité avec plus de sérieux et loin des moqueries. C’est à cette époque que les représentations évoluent, avec des films comme The Elephant Man de David Lynch ou Rain Man de Barry Levinson, qui mettent en avant des personnages handicapés avec un regard plus humaniste. Toutefois, ces films restent des exceptions, et la majorité des productions continuent d’ignorer ou de caricaturer le sujet.
Malgré une reconnaissance progressive, les films traitant du handicap ont longtemps été absents des grandes récompenses cinématographiques. Seuls quelques rares films ont été primés aux César, aux Oscars ou au Festival de Cannes depuis 1980, témoignant d’une visibilité encore limitée. Pourtant, parmi tous ces films récompensés, un seul met en scène un acteur porteur de handicap dans un rôle principal.
En France, 12 millions de personnes sont en situation de handicap, soit environ 20 % de la population – et même 40 % si l’on inclut les handicaps temporaires. Pourtant, les représentations cinématographiques de ces réalités restent rares. Par ailleurs, un tiers des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà été confrontés à une problématique de santé mentale, une thématique encore plus absente du grand écran.
À Hollywood, le constat est encore plus frappant : 95 % des rôles de personnages handicapés sont interprétés par des acteurs valides (source : handicap.fr), ce qui engendre des représentations souvent stéréotypées. Le handicap est fréquemment utilisé comme un élément dramatique ou inspirant, plutôt que comme une réalité quotidienne et nuancée.